Les 7 et 8 juin, Laurent participe à son premier brevet de 600 km.
Le départ est à 6 h avec la nécessité d’être présent à partir de 5h30 pour assister au briefing de l’organisation. Au départ,sur les 12 cyclos, 2 cyclos font le choix de partir tout seuls devant. Un groupe avec 6 autres cyclos dont Laurent roule ensemble avec un seul objectif : arriver dans les délais impartis de 40 heures.
Comme les conditions climatiques sont assez favorables : pas de pluie et vent dans le dos, les premiers 250 km sont parcourus à une moyenne de 26 km/h, allure bien trop forte sur le plan de course prévu par Laurent. Mais Laurent fait le choix de souffrir un peu et de s’accrocher plutôt que de décrocher et pédaler seul. En effet, à plusieurs, on profite du gain aérodynamique des vélos devant soi en gagnant 20 à 30 % de puissance. C’est bien connu chez les coureurs cyclistes et c’est assez énorme sur un 600 km. Arrivés en Normandie, les cyclos sont douchés par la pluie qui fait son apparition et les arrêts se multiplient en boulangerie pour se gaver de sucres.
La route va être encore longue.
Laurent arrive à Carentan-les-Marais vers 20h après avoir parcouru 304 km. Dans la ville, c’est la fête car c’est le lendemain du 06 juin. De nombreuses troupes américaines et anglaises défilent et des jeeps sillonnent la ville. Le groupe de cyclos dîne dans une pizzeria après avoir fait ses courses car les cyclos n’ont pas le droit à l’assistance. Ils en profitent pour faire sécher leurs affaires détrempées à proximité du four à pizza…
Très vite, la pluie refait son apparition. Rouler de nuit sous la pluie, c’est moins drôle, les distances entre les vélos s’allongent pour plus de sécurité et la vigilance diminue. Les heures défilent avec lenteur.Laurent et ses compères s’arrêtent à Avranches vers 3h00 dans l’idée de prendre un café dans la gare… mais la gare est fermée. Certains veulent dormir, d’autres mangent leur sandwich à la rillette bien mérité. Il faut repartir.Ils roulent jusque 6h30 mais les corps commencent clairement à fatiguer, il fait froid. Deux groupes de deux commencent à se former. D’un côté, les plus jeunes insistent pour s’arrêter dormir sur un banc avec une couverture de survie.De l’autre, Laurent et Richard qui continuent. Au petit matin, l’employée de la boulangerie, compréhensive et bienveillante, ouvre son commerce un peu avant 7h00 pour leur permettre de se restaurer et de se réchauffer. Le temps que Richard commande, Laurent s’endort assis pas terre.
Le désert rural
Bien que Laurent ressente les bienfaits de cette micro-sieste, la fatigue se fait sentir de plus en plus. Même revenu en Ille-et-Vilaine puis bientôt la Loire-Atlantique : Le Gâvre, Blain,Laurent trouve que les kilomètres s’emboitent de plus en plus difficilement surtout qu’aucun commerce n’est ouvert.
La dernière difficulté
Laurent, emmené par Richard, se dirige vers la Paquelais, dernière difficulté mais pas des moindres car ils roulent sur un faux plat montant à 2% sur 20kms avec le vent de face. Là Laurent s’accroche à la roue de Richard qui le ramène gentiment vers l’arrivée… Sautron puis Saint-Herblain….
D’abord Laurent tient à remercier les bénévoles de l’USSH pour leur disponibilité, leur bienveillance et leur empathie. Il les admire car assurer l’organisation d’un tel brevet pendant 40 heures de présence sans compter la préparation avant et le rangement après. C’est costaud et à la hauteur de l’exploit des cyclos. Donc un grand merci à l’USSH Cyclo.
C’est une superbe expérience mais cela ne s’improvise pas en sachant que l’alimentation et l’hydratation sont primordiaux pour ne pas tomber dans la fringale que l’on ne sent pas venir. Laurent a personnellement dû avaler une quinzaine de barres sucrées mais aussi beaucoup de produits salés. Il faut boire très régulièrement.Forcément, pour un tel brevet, mieux avoir beaucoup d’heures de selle et avoir fait les brevets de 100 km, 200 km, 300 km, 400 km.
Laurent pense qu’il est parti un peu trop vite et le retour a été délicat surtout avec le manque de sommeil. A y réfléchir, il dit qu’il aurait dû dormir un peu. .
Se passer des relais et, ou trouver un chef de file qui protège et tire le groupe, c’est précieux et même indispensable. Surtout ,ne pas rester seul.
Les prolongateurs sont majoritairement choisis car cela repose les mains. Laurent garde cependant une petite anesthésie sur les deux petits doigts et les annulaires après une semaine.Ils permettent de se protéger du vent et d’aller plus vite.Une bonne selle est primordiale et Laurent a fait le choix de la selle en cuir de BERTHOUD cycle. Le Camelbak a été très utile pour lui car il avait 3 litres d’eau.Une petite sacoche de selle complète bien car elle permet de stocker des vêtements plus chauds ou imperméables. Et n’oublions pas les pneus : des tubeless à 3 bars pour le confort.
Selon l’expérience des anciens, un brevet de 600kms c’est plus difficile que la course Paris-Brest-Paris (1200kms). Ah bon chiche ! La prochaine édition, c’est 2027… Donc Laurent a déjà prévu de refaire le même brevet l’année prochaine pour avoir le prérequis à l’inscription du PBP 2027. A bon entendeur !
L’image mise en avant provient de : https://www.ussh-cyclo44.fr/brm-600/