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Où Jean-Claude, Didier et Antoine se livrent au plaisir secret de la mécanique

Oh le bonheur de la mécanique vélo !On n’en parle jamais assez et le plus souvent, il se borne à changer de chambre à air après crevaison, tâche que d’ailleurs certains spécialistes du club réussissent si bien que les autres ont plaisir à les regarder faire, merci Jean-Marie, Jean-Claude, Gérard et de rares autres…

La mécanique c’est d’abord des mots échangés : tour de chauffe!

          Me dis pas que j’vois c’que j’vois…

         De la théorie à la pratique

Mais se borner à changer de chambre à air revient à peindre un soleil couchant en ne se servant qu’un d’un tube de couleur ou encore à partir à la pêche sans hameçon au bout de la ligne ou séduire une créature de rêve sans ouvrir la bouche… Je m’écarte du sujet, mais c’est juste pour dire qu’on manque l’essentiel.

Car un vélo ce sont plus de quatre cents pièces mécaniques de toutes natures, assemblées ensemble dans un ordre unique et exigeant ; caoutchouc, métal, carbone pour les matériaux, billes, rondelles, câbles, écrous et boulons de tous diamètres ainsi que diverses pièces sui generis. Et quiconque se trompe dans l’ordre remet tout le travail en question.

Un vélo, c’est comme une femme ; il faut de la tendresse et de la rigueur en proportions à définir selon chaque couple. Car vous et votre vélo, que vous le vouliez ou non, formez un couple passant des journées entières ensemble, partageant de grandes émotions et des moments difficiles jusqu’à d’extrêmes jubilations dans les descentes… pour le vélo.

Et ce même vélo si docile qui supporte sans broncher vos changements de vitesse en pression, vos combinaisons de vitesses inopportunes entre dérailleurs, vos déposes contre des murs agressifs ou vos passages sur des sols impossibles, va vous faire des histoires pour une plaquette de frein trop usée ou un dérailleur mal réglé.

J’ai déjà vu ce truc rond avec des trous…

En plus y en a d’autres, j’en ai une collection, chic !

On va toujours passer un coup de chiffon

        Moi j’dis qu’a pourrait être comme ça…

Ceux qui ont passé une journée moulinant à n’en plus pouvoir sur le petit plateau quand celui du milieu ne passait plus après un passage de col, me comprendront.

Donc, savoir régler son vélo est la politesse minimale que nous devons à celui qui nous rend tant de services et nous procure tant de plaisir.

Ainsi nous sommes-nous retrouvé, trois Ucénistes au milieu d’une vingtaine de fanas, essentiellement vététistes, et face à cinq pros décidés à tout nous apprendre. À commencer par le bonheur du cambouis.

Le cambouis est au mécanicien vélo ce que la crème revitalisante anti reflets au beurre de cacahouète est au coiffeur pour dames. Un must ! D’ailleurs, à peine avez-vous effleuré votre machine posée cavalièrement sur le dos ou juchée harmonieusement sur un pied d’atelier, que déjà les premières taches s’imposent. Et ce n’est qu’un début. Le cambouis s’insinue sous les ongles, dans les pores de la peau, vous vous grattez le nez et il le décore, vous êtes perplexe et vous terminez avec une grosse tache noire en point d’interrogation sur le sommet du crâne… Le cambouis est toujours maître du bricolage.

J’luis demanderais bien, mais il a pas l’air d’en savoir plus que moi !

Une fois ce postulat admis, vous débarquez sur une planète nouvelle qui commence par un grand bonheur : démonter. Sur un vélo, tout se démonte et se pose progressivement sur le sol. Parfois il faut une clé en forme de faucille, parfois un outil barbare à base de chaîne de vélo, parfois c’est dans le sens des aiguilles d’une montre et parfois en sens contraire… Arrive le moment où votre vélo n’est plus qu’un Tancarville de séchage environné d’un amas de pièces. Jamais on n’aurait pensé qu’il y en avait autant sur un seul vélo. C’est alors que commence l’art de la mécanique ; la bonne pièce au bon endroit. La rondelle, le contre-écrou, l’entretoise vous narguent méchamment tandis que l’instructeur lui-même se demande en combien de temps il vous faudra pour reconstituer un objet roulant à partir de ce bric à brac et dévisage sa montre d’un œil inquiet.

Mais tout finit toujours par se remonter, au dixième de millimètre, gramme et quart de tour près. Et vous revenez dans vos foyers plein d’une grande fierté, sachant désormais, changer la chambre, le pneu et les patins de freins, régler un dérailleur avant ou arrière, changer votre cassette de dérailleur pour l’adapter à votre projet de voyage, régler la hauteur de selle et celle du guidon, valider votre position sur le vélo et bien d’autres choses encore, je ne peux pas tout vous dire…

Moi, mon outil préféré, c’est le chiffon

Ainsi désormais, Antoine, Didier et Jean-Claude savent-ils tout faire… Du moins devraient-ils le savoir, s’ils ont tout compris… Ce que les prochains bricolages démontreront certainement, probablement, peut-être

Espérons-le !

Ça c’est pour montrer le niveau des conversations à ceux qui nous confondraient avec de simples serre-boulons !!! Ça fout bien la tête à l’envers !!